Pour chaque n° : présentation de la table des matières, de l’éditorial et des résumés (français, anglais, espagnol)
n° 25 – note de synthèse :
« Dynamiques individuelles en formation »
Fabien Fenouillet
Table des matières
Éditorial
Note de synthèse
Fabien Fenouillet, La place du concept de motivation en formation pour adulte
Articles de recherche
Françoise Laot, La prise en compte du collectif dans la formation individuelle. Considérations politiques et pédagogiques dans les années 1960
Mokhtar Kaddouri, Motifs identitaires des formes d’engagement en formation
Pascal Cyrot, Épisodes et sociabilités autodidactiques
Comptes-rendus de lecture
Danielle Colardyn (2010). La Formation des adultes aux états-Unis. Quelles leçons pour la formation en Europe ? Bruxelles : De Boeck coll. Pédagogies en développement (Nora Yennek)
Barry J. HaKe et Françoise F. laot (dir.) (2009). The social question and adult education / La question sociale et l’éducation des adultes.Frankfurt am Main: Peter Lang coll. European studies in lifelong learning and adult learning research (Cédric Frétigné)
Loïc Brémaud et Catherine Guillaumin (sous la direction de) (2010). L’archipel de l’ingénierie de la formation. Transformations, recompositions. Rennes : PUR coll. Des sociétés. (Cédric Frétigné)
Hervé Cellier (2010). La démocratie d’apprentissage. Éducation nouvelle : perspectives : L’Harmattan. Coll. Savoir et Formation. (Denis Cristol)
Ulmann Anne-Lise (2010). Dans les pas des contrôleurs de prestations sociales. Travail entre droit et équité. Paris : L’Harmattan coll. Action et savoir. (Cédric Frétigné)
Vie de la recherche
Les archives
Les thèses en formation d’adultes
Auteurs dans ce numéro : Pascal Cyrot, Fabien Fenouillet, Mokhtar Kaddouri, Françoise F. Laot
Éditorial
Cette livraison de Savoirs poursuit et prolonge des réflexions conduites à l’occasion du colloque « Dynamiques individuelles en formation » qui s’est tenu les 30 novembre et 1er décembre 2009 à l’Université Paris Est Créteil Val-de-Marne et dont la revue était partenaire.
La note de synthèse qui ouvre le numéro s’interroge sur la place du concept de motivation dans la formation pour adulte. Son auteur, Fabien Fenouillet, s’emploie dans un premier temps à clarifier le rapport entre la motivation et les termes connexes utilisés en formation pour adulte (besoins, motifs, appétence). La présentation du modèle intégratif de la motivation, qui passe en revue plus d’une centaine de théories motivationnelles, permet ensuite de montrer l’intérêt que revêt ce concept pour expli- quer les activités humaines, notamment celles liées à la formation. Enfin, la dernière partie de l’article est consacrée à une présentation de différents concepts et théories motivationnelles afin d’en démontrer les applications possibles dans le cadre de la formation pour adulte. Le complexe « motivation et formation » s’affirme ainsi potentiellement organisateur de recherches relatives aux dynamiques d’engagement et de persévérance en formation.
L’article de Françoise F. Laot s’inscrit dans une veine historique. Il fait retour sur une période, celle des années 1950-1960, durant laquelle la légitimité du partage entre formation individuelle et formation collective était ardemment discuté en France. Autour des différentes acceptions que la « promotion » pouvait revêtir et des actions de formation subséquentes, l’auteur analyse d’abord les différentes options politiques et sociales que ces réalisations engageaient. Évoluant ensuite au niveau pédagogique, l’auteur fait état des thèses qui plaideront en faveur d’un développement « collectif » de la formation, y compris même dans le cadre de formations individuelles. Dans ce cadre, Françoise F. Laot montre que la prise en compte de l’environnement familial était alors jugée décisive.
Mokhtar Kaddouri s’attache quant à lui plus particulièrement à la question de l’engagement en formation. Il observe en premier lieu trois acceptions bien distinctes de l’engagement : l’engagement comme valeur, l’engagement comme contrainte et l’engagement comme amorçage. Considérant ensuite que l’engagement en formation participe de la résolution de tensions identitaires, l’auteur montre que des adultes confrontés à des offres de formation identiques peuvent s’y engager de manière très différente. In fine, ce sont six formes d’engagement dans la formation qui se dégagent des travaux conduits par le chercheur. La conclusion principale de ce travail consiste à rappeler la nécessité de toujours situer la formation (et son analyse) dans le cadre des projets institutionnels et personnels dans lesquels elle s’origine.
L’article de Pascal Cyrot propose enfin un focus particulier sur l’autodidaxie approchée sous l’angle méso-sociologique. Partant de onze études de cas de personnes ayant connu un épisode autodidactique, l’auteur rend compte de la logique sociale qui porte l’autodidaxie. Deux traits saillants ressortent de l’analyse. En premier lieu, il est nécessaire d’étudier les sociabilités autodidactiques. Autrement dit, on n’apprend jamais seul. En second lieu, ces sociabilités autodidactiques nécessitent la présence de trois temps sociaux complémentaires (un temps de déclenchement, un temps d’apprentissage, un temps de conclusion) et d’« autrui significatifs » de statut varié (membres de la famille, amis, connaissances, collègues de travail). C’est ainsi que les épisodes d’autodidaxie deviennent pleinement des occasion d'(auto-)apprentissage.
Au total, ce numéro de Savoirs plaide pour des approches relationnelles et contextuelles liant motivation et engagement en formation, dynamiques individuelles et dynamiques collectives, dynamiques identitaires et dynamiques organisationnelles, apprentissages et auto-apprentissages. Ce sont là quelques unes des dimensions culturellement constitutives de la formation d’adultes qui se trouvent être ainsi travaillées. Gageons donc que le présent dossier suscitera des intérêts multiples chez le lecteur et que les débats auxquels il invite seront l’occasion de reprises tant par les chercheurs que par les professionnels de la formation.
Pour le comité de rédaction
Cédric Frétigné
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Articles de recherche
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Françoise F. LAOT
Maître de conférences en Sciences de l’éducation, université Paris Descartes, Cerlis (Centre de recherche sur les liens sociaux)
La prise en compte du collectif dans la formation individuelle. Considérations politiques et pédagogiques dans les années 1960
Formation individuelle et formation collective ont représenté dans le passé deux alternatives fortement discutées au plan national et sur le terrain des actions. Ces débats ont eu lieu dans la France des années 1950-1960, à un moment où la formation des adultes — ou l’éducation permanente — s’élaborait en tant que projet de société, sous l’angle de la promotion des individus et/ou des groupes sociaux. L’article, réalisé à partir d’un travail sur des archives nationales et d’un centre de formation, aborde les différentes acceptions de « promotion » en débat, ce qui les oppose et par qui elles sont portées sur le plan politique et social, puis identifie les arguments pédagogiques qui plaident pour un développement « collectif » de la formation, dans le cadre de formations individuelles et dans les actions collectives de formation (ACF). Il apparaît que la prise en compte de l’entourage familial est alors jugée comme essentielle. En conclusion, l’auteure s’interroge sur le déclin de la vivacité de ces débats, leurs transformations ou leur transposition dans d’autres sphères sociales que celle de la formation permanente.
Mots clés : promotion, formation collective/individuelle, histoire de la formation
Taking into account the collective dimension within individual adult education. Political and pedagogical reflections in the sixties.
In the 1950s and 1960s in France, individual versus collec- tion adult education were two hotly debated alternatives at the national and local level at a moment when adult education and training — or lifelong education — emerged as a social project aimed at ‘promoting’ individuals and/or social groups. Drawing on sources from the national archives and those of a training centre, this paper examines the variety of meanings attached to the idea of ‘promotion.’ What distinguishes the different understandings and who defends them from a political and social point of view? The article then identifies the pedagogical arguments for the ‘collec- tive’ development of adult education, within the framework of individual training programs and within the ‘actions collectives de formation’ (ACF). The analysis reveals the fundamental role attributed to the family circle in these discussions. In conclusion, the author questions the decline in in- tensity of these debates, their evolution or transposition into other social spheres beyond lifelong learning.
Keywords: promotion, collective/individual adult education, history of adult education and training
La consideración del colectivo dentro de la formación individual Puntos de vista políticos y pedagógicos en los años 1960
La formación individual y la formación colectiva repre- sentaban en el pasado dos alternativas muy discutidas a nivel nacional y en el campo de la acción. Estos debates se efectuaron en Francia en los años 1950-1960, en el momento donde la formación de adultos — o la educación permanente — se elaboró como proyecto de sociedad, bajo el ángulo de la promoción de los individuos y\o de los grupos sociales. Este artículo se basa en un trabajo sobre archivos (nacionales y de un centro de formación), discute los diferentes temas debatidos sobre la «promoción» lo que los opone, y por quienes fueron prometidos al plan político y social. Identifica luego los argumentos pedagógicos que advocan por un desar- rollo «colectivo» de la formación, en el marco de formaciones individuales y en las acciones colectivas de formación (ACF). Resulta que la consideración de los círculos familiares es juzgada como esencial. En conclusión, la autora se interroga sobre la decadencia de la vivacidad de estos debates, sus transformaciones o su transposición en otras esferas sociales que la formación permanente.
Palabras claves : promoción, formación colectiva/individual, historia de la formación
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Mokhtar KADDOURI
Maître de conférences habilité au Cnam-Paris Centre de recherche sur la formation/ Chaire de formation des adultes. Chercheur associé au LISE (Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique).
Motifs identitaires des formes d’engagement en formation
L’auteur relate trois acceptions du terme « engagement » : l’engagement comme valeur, l’engagement comme contrainte et l’engagement comme amorçage. Distinguant les deux formes du verbe « former », il met l’accent sur l’existence de deux intentionnalités qui traversent toute formation instituée : celle des décideurs et des concepteurs de la formation et celle de ceux qui sont invités à s’y inscrire. Considérant l’engagement en formation comme l’un des modes ré- solutoires des tensions identitaires, il analyse la façon dont des adultes confrontés à des offres de formation s’y engagent différemment. Il présente une typologie de six formes d’engagement dans la formation élaborées empiriquement à partir de ses travaux de recherche. Il conclut sa contribution en attirant l’attention sur la nécessité de situer la formation dans le cadre des projets institutionnels et personnels qui sont à son origine, et de relativiser l’importance du sens qu’attribuent les personnes à leurs actes. Celui-ci reste tributaire des actes de reconnaissance sans lesquels il risque de se réduire, pire même, de se transformer en désespoir.
Mots clés : formes d’engagement, formation, tensions, stratégies identitaires.
Identity motives of forms of engagement in training
The author discusses three meanings of the term « engagement »: engagement as a value, engagement as a constraint and engagement as a begin- ning. Making a distinction between the two forms of the verb « train », he stresses the existence of two intentionalities that pervade all established training: the intention of the decision-makers and designers of the training course/program and that of those who are invited to enroll in it. Considering engagement in training as one method of resolving identity tension, he analyzes the different ways in which adults engage in training when given a choice of various courses/ programs to enroll in. He presents a typology of six forms of engagement in training which were arrived at empirically via the research. He concludes by drawing attention to the necessity of situating training within the framework of the institutional and personal projects from which it originates and to relativize the importance of the meaning that people attribute to their actions. Such meaning remains dependent on acts of recognition without which it risks being reduced, or worse yet, transformed into despair.
Key words: forms of engagement, training, tensions, identity strategies
Tensiones identitarias de las formas de implicación en la formación
El artículo propone tres significados del término « implicación »: la implicación como valor, la implicación como obligación, la implicación como motor. A partir de la distinción de las dos formas (transitiva y pronominal) del verbo « formar », el autor hace énfasis en la existencia de dos intenciones presentes en toda formación que tiene lugar en instituciones : la intención de quienes deciden y conciben la formación, y la intención de quienes se inscriben. Considerando la implicación en la formación como un modo de resolver tensiones identitarias, el autor analiza la ma- nera como los adultos confrontados a diferentes propuestas de formación se implican en éstas. Una tipología de seis formas de implicación en la formación, elaborada empíricamente, es presentada por el autor, a partir de sus trabajos de investigación. El autor concluye su artículo insistiendo en la necesidad de considerar la formación en el marco de proyectos institucionales y personales que la originan, y de relativizar la importancia del sentido atribuido por las personas a sus actos. El sentido depende de actos de reconocimiento sin los cuales dicho sentido podría debilitarse, o peor aún, transformarse en desilusión.
Palabras claves: formas de implicación, formación, tensiones, estrategias identitarias
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Pascal CYROT
Docteur en Sciences de l’éducation et membre du Laboratoire d’étude et de recherche sur les professionnalisations (LERP – JE 2537) à l’université de Reims Champagne-Ardenne. Il assure en parallèle une tâche d’enseignement en tant que professeur agrégé du secondaire au Lycée Sévigné à Charleville-Mézières (France).
Épisodes et sociabilités autodidactiques
Dans cette recherche, nous avons approché l’autodidaxie sous l’angle mésosociologique. Dans ce but, onze sujets ayant vécu un épisode autodidactique ont été retenus. Pour chacun d’entre eux, nous avons collecté matériaux biographiques et données relationnelles. L’écriture de ces cas et le décodage des données relationnelles ont servi de base exploratoire pour repérer la logique sociale qui porte l’autodidaxie. Outre le fait qu’il est fondamental d’étudier les sociabilités autodidactiques au risque d’oublier, dans le cas contraire, une dimension importante de l’autoformation, plusieurs enseignements sont à retenir : tout d’abord, les sociabilités autodidactiques qui transparaissent tout au long de l’épisode d’auto-apprentissage affirment la présence de trois temps sociaux complémentaires — déclenchement, apprentissage, conclusion. Ensuite, nous constatons que « l’autre » a des formes variées et des rôles multiples sur les trois temps sociaux évoqués précédemment. Enfin, nous constatons la mobilisation de divers univers sociaux (famille, amis, connaissances, collègues de tra- vail) durant les épisodes d’autodidaxie.
Mots-clés : sociabilité, relations sociales, autodidaxie, autodidacte, autoformation, réseaux sociaux.
Self-teaching episodes and sociabilities
In this research we focused on social relationships during self-teaching episodes. To do so, eleven subjects with an experience in self-teaching were selected. For each of them, information was collected concerning their lives and social relationships. After the writing up of these cases and decoding of their relational data, this meso-sociological exploration made it possible to identify the social logic which supports self-teaching. Not only have we realized how fundamental it is to study self-teaching sociabilities for fear of missing an important dimension of self-training, but we have also learnt that, first and foremost, the sociabi- lities present throughout a self-teaching episode bring three complemen- tary social stages to the fore, that is, the triggering, the learning, and the conclusion. Moreover, we observed that the « other » takes on a variety of forms and fulfills multiple functions in each of these three stages. Lastly, we noted the contribution of various social spheres such as family, friends, acquaintances, or colleagues during self-teaching episodes.
Key words : Sociability, social relationships, self-teaching, self-taught person, social networks.
Episodios y sociabilidades autodidácticas
En esta investigación, enfocamos el tema de la autodidaxia desde el punto de vista de la meso-sociología. Con este objetivo, seleccio- namos a once sujetos que vivieron un episodio autodidáctico. Para cada uno, reunimos materiales biográficos y datos relacionales. La escritura de estos casos y la decodificación de los datos relacionales sirvieron de base exploratoria para comprender la lógica social que sostiene la autodidaxia. Además de que resulta fundamental estudiar las sociabilidades autodidác- ticas para no correr el riesgo de olvidar una dimensión importante de la autoformación, es importante subrayar varios resultados: primero, las sociabilidades autodidácticas que se evidencian a lo largo del periodo de autoaprendizaje muestran que se dan tres tiempos sociales complementa- rios (activación, aprendizaje, conclusión). Segundo, constatamos que los « otros » personajes de dichos periodos de autoaprendizaje tienen diferen- tes formas y múltiples papeles durante los tres tiempos sociales evocados anteriormente. Y por último, hemos de notar la movilización de diversos universos sociales (familia, amigos, contactos, colegas de trabajo) durante los episodios de autodidaxia.
Palabras claves : sociabilidad, relaciones sociales, autodidaxia, autodi- dacta, autoformación, redes sociales
n° 26 – note de synthèse :
« Vieillissement et formation des adultes »
Dominique Kern
Table des matières
Éditorial
Note de synthèse
Dominique Kern, Vieillissement et formation des adultes
Articles de recherche
Souâd Zaouani-Denoux, La formation en alternance. Effectuation, itinéraire et construction de soi
Thérèse Levené, Trajectoires professionnelles et rapports à la formation d’adultes et jeunes adultes en parcours d’insertion
Comptes-rendus de lecture
Jean-Michel Baudoin (2010). De l’épreuve autobiographique. Contribution des histoires de vie à la problématique des genres de texte et de l’herméneutique de l’action. (Denis Cristol)
Sandrine Colette, Christian Batal, Philippe Carré, Olivier Charbonnier (2009). L’atout senior – relations intergénérationnelles, performance, formation. (Dominique Kern)
Françoise Tétard, Denise Barriolade, Valérie Brousselle, Jean-Paul Egret (coord.) (2010). Cadres de jeunesse et d’éducation populaire, 1918-1971. (Françoise Laot)
Bernadette Charlier, France Henri (dir.) (2010). Apprendre avec les technologies. (Denis Cristol)
Domenico Masciotra, Fidèle Medzo (2009). Développer un agir compétent : vers un curriculum pour la vie. (Solveig Oudet)
Vie de la recherche
« Les apprentissages informels », un concept à l’épreuve de la recherche en formation : les enjeux du débat
Les thèses en formation d’adultes
Auteurs dans ce numéro : Frédérique BROS, Dominique KERN, Thérèse LEVENE, Souâd ZAOUANI DENOUX
Éditorial
Le présent numéro de Savoirs, centré sur la thématique « Vieillissement et formation des adultes », aborde à travers sa « Note de synthèse » un champ de recherche encore trop souvent délaissé et resté marginal dans les sciences de la formation, sans doute parce que tabou, celui de la place de la formation chez les personnes âgées. Ces dernières sont en effet souvent perçues comme des adultes en déclin avec une focalisation persistante de leur environnement social sur les pertes susceptibles d’être observées chez elles au cours de leur avancée en âge. La note de synthèse rédigée par Dominique Kern prend donc à bras le corps une situation destinée d’ici quelques décennies à devenir, dans notre histoire, inédite, celle du grand nombre de personnes âgées dans une société devenue paradoxalement de plus en plus vieillissante, mais aussi de plus en plus apprenante, confrontées elles aussi à devoir continuer à se former. Car un adulte âgé reste aujourd’hui d’autant plus un adulte apprenant qu’il se trouve confronté à l’exigence culturelle que nos espaces postmodernes se sont donnés, libellée dans la fameuse expression d’une formation tout au long de la vie.
Si marginal que soit le secteur de la formation des adultes vieillissants, il n’empêche qu’il a cristallisé l’attention dans différents pays d’un certain nombre de chercheurs, qui sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la question. Mais l’approche que les uns et les autres font de cette dernière a cristallisé leur différence ; les appellations variées voire contrastées dont se revendiquent les uns et les autres pour dénommer leur secteur de recherche en est un bon révélateur : de la gérontologie éducative à la géragogie, parfois dénommée gérogogie jusqu’à l’éducation permanente intégrale sans oublier la gérontagogie, il y a maintes nuances grosses d’interrogations. C’est ici reconnaître la relation problématique instaurée entre vieillissement et sciences de l’éducation ; ces dernières, déjà mal à l’aise dans les approches développées par les sciences de la formation autour de l’adulte apprenant sont de fait peu familiarisées avec la perspective des apprenants vieillissants alors qu’elles ont d’abord et presqu’essentiellement tiré leur légitimité de l’intérêt qu’elles ont porté aux jeunes de formation initiale.
Dans ce nouveau champ de recherche qu’est la formation des adultes vieillissants, la note de synthèse, en s’appuyant sur la littérature scientifique produite, parvient à mettre en évidence cinq modèles aujourd’hui dominants qui focalisent les orientations conceptuelles du champ et permet ainsi d’alimenter le débat autour de la question de plus en plus actuelle à visée tant sociétale que scientifique : peut-il y avoir et à quelles conditions une formation pour adultes âgés ?
Font suite à la note de synthèse, deux articles de recherche. Le premier est consacré à la formation entrevue chez le stagiaire professionnel dans sa dimension d’alternance. Il s’intéresse chez le sujet adulte apprenant aux significations qu’il attribue à la formation. À partir de trois recherches menées séparément, l’auteur essaie de mettre en évidence le processus d’autoconstruction de soi réalisé tout au long de la démarche formative en alternance chez l’apprenant qui en arrive à substituer ses propres objectifs aux objectifs contenus dans la prescription initiale ; ceci l’amène à construire un projet en lien avec sa dynamique personnelle, elle-même résultante de sa logique biographique. Ce projet assimilé ici à une véritable « manufacture de soi » est le produit de transformations se faisant en cours d’alternance, forgé par l’une ou l’autre des quatre stratégies suivantes : consolidation, négociation, insertion, professionnalisation. Le second article s’intéresse aux trajectoires professionnelles d’adultes peu qualifiés qui partent en formation. Par une enquête rétrospective quantitative, l’auteur en arrive à conclure qu’en fait de trajectoires professionnelles, on se trouve en présence d’une diversité de parcours. Au-delà de cette diversité, selon les expériences professionnelles et les niveaux de qualification des adultes ayant participé à l’enquête, les représentations qu’ils se font de la formation sont différentes d’un adulte à l’autre, cependant tous attendent beaucoup de la formation suivie en termes d’insertion professionnelle. Les espoirs sont souvent déçus, même si la formation satisfait un besoin de rencontres ; cette déception n’est pas sans interroger l’offre de formation à destination des adultes peu qualifiés.
La rubrique « Vie de la recherche » est dans ce numéro consacrée aux débats nourris autour des apprentissages informels lors d’une journée d’étude organisée par notre revue Savoirs au printemps 2011, sous l’égide de Pierre Caspar et Denis Cristol : au cours de cette journée qui a réuni 150 participants, professionnels et chercheurs, il s’est agi de faire le point sur cette notion d’apprentissage informel, aujourd’hui fort en vogue : dans quelle mesure peut-elle être une voie originale de formation à explorer ? Pour répondre à la question, trois secteurs de la société ont été plus particulièrement questionnés, ceux de la cité, de l’entreprise et de la santé.
Pour le comité de rédaction
Jean-Pierre Boutinet
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Articles de recherche
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Thérèse LEVENÉ
Maître de conférences en sciences de l’éducation, travaux de recherche au laboratoire Cirel-Trigone (EA 1038) – CUEEP – université de Lille 1
Trajectoires professionnelles et rapports à la formation d’adultes et jeunes adultes en parcours d’insertion
Les parcours de vie intéressent de plus en plus les chercheurs en sciences sociales qui ont à leur disposition les enquêtes longitudinales et les enquêtes rétrospectives. C’est l’enquête rétrospective quantitative qui a été choisie pour mettre à jour les trajectoires professionnelles types d’adultes ou de jeunes adultes peu qualifiés en formation dans le cadre d’une recherche menée dans le quart Nord-Est de la France. Elles donnent à voir des situations qui confirment la diversité des parcours. Selon les expériences professionnelles ou le niveau de qualification, les représentations de la formation seront différentes, cependant tous attendent beaucoup de la formation notamment en termes d’insertion professionnelle. Les espoirs sont souvent déçus, dans l’immédiat la formation satisfait un besoin de rencontres, apporte une certaine légitimité sociale ou encore contribue au développement d’une certaine forme d’autonomie… autant de constats qui interrogent l’offre de formation à destination des adultes peu qualifiés.
Mots clés : trajectoires, rapports à la formation, adultes peu qualifiés/scolarisés
Career path and conceptions of teaching from the perspective of adults and young adults during their training path.
Life course patterns are more and more studied by social scientists, who have at their disposal longitudinal surveys and retrospective surveys. It’s a retrospective, quantitative survey, conducted in the North-East quarter of France, which has been used here to identify the typical career paths of low-skilled adults and young adults involved in training programs. The results show situations which confirm the diversity of the paths they chose.
Their conceptions of teaching depend on their professional experience and level of qualification, although they all expect a lot of their training, especially in terms of school-to-work transition. Their hopes are often disappointed. In the short term, training programs meet the need for socialization, grant a kind of social legitimacy, or even take part in the development of some sort of autonomy… All these observations question the training provision for low-skilled and poorly educated adults.
Keywords : paths, conceptions of teaching, low-skilled adults /poorly educated adults
Trayectorias profesionales y representaciones de la formación : encuesta sobre adultos y jovenes adultos en situación de inserción
Las trayectorias de vida interesan cada vez más a los investigadores de Ciencias Humanas y Sociales que tienen a su disposición metodologías de encuesta longitudinales y retrospectivas. La metodología de encuesta retrospectiva de tipo cuantitativa ha sido escogida para realizar un estudio sobre las carreras profesionales de adultos y de jóvenes adultos de escasa cualificación en el marco de una investigación situada géograficamente en el Nordeste de Francia. El estudio llevado a cabo permite confirmar la existencia de una diversidad de trayectorias de vida. Se ha podido establecer que según las experiencias profesionales o el nivel de cualificación, las representaciones sobre la formación serán diferentes. Sin embargo, la muestra indica que todas las personas establecen una relación entre la formación y sus propias posibilidades de inserción profesional. Pero como indica el estudio realizado, esta esperanza de inserción a menudo no se concretiza, aunque la formación satisfaga una necesidad de encuentros, aporte una cierta legitimidad social y contribuya al desarrollo de la autonomía. Todas estas lecturas de la realidad nos permiten cuestionar la adaptación entre la oferta de formación destinada a los adultos de escasa cualificación y las esperanzas d’inserción de estas personas.
Palabras claves : trayectorias profesionales, representaciones de la formación, adultos de escasa cualificación
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Souâd ZAOUANI-DENOUX
Maître de conférences en Sciences de l’éducation, université Paul Véléry (Montpelier 3)
La formation en alternance.
Effectuation, itinéraire et construction de soi
Notre réflexion se situe sur le point de basculement entre un sujet et un dispositif de formation, considérant le sujet apprenant (désigné ici comme « alternant ») plus que le dispositif comme le territoire de la formation en alternance. En appui sur deux recherches antérieures montrant, d’une part que les logiques de conception des dispositifs se heurtent aux logiques d’effectuation des alternants (recherche 1), et d’autre part qu’à l’itinéraire prescrit par un seul et même dispositif, chaque alternant substitue un itinéraire qui lui est propre (recherche 2), nous avons examiné les formes précises que pouvait y prendre la construction de soi. L’analyse herméneutique de la signification que se donnent les alternants en contexte et qu’ils donnent au contexte lors d’entretiens (recherche 3) auprès de 59 conducteurs de travaux en formation par alternance, nous a permis de trouver la trace de quatre types d’autoconstruction : maîtrise, appropriation, intégration et autonomisation.
Mots clés : formation en alternance, construction de soi, itinéraire, posture
Training by alternation
Effectuation, itinerary and self-construction
Our analysis focuses on the point where trainee and training system converge, considering the former more than the latter as the territory of the vocational training by alternation. Based on two previous studies showing, on the one hand, that the training system collides with the trainees’ logic of effectuation (study 1) and, on the other, that every trainee substitutes his own itinerary for the one prescribed by the training system (study 2), we examined in detail the manner in which the self is constructed. The hermeneutic analysis of the meanings given by the trainees’ discourse in and of the context and gathered through the interviews of 59 supervisors undergoing training by alternation (study 3) allowed us to identify four types of self-construction: mastery, appropriation, integration and autonomization.
Key words : training by alternation, self construction, itinerary, posture
Formación en alternancia
Effectuación, itinerario y autoconstrucción
Nuestras reflexiónes se sitúan sobre el punto de balanceo entre formado y al dispositivo, considerar el formado más que el dispositivo como el territorio de la formación en alternancia. En apoyo sobre dos búsquedas anteriores que muestran de una parte que las lógicas de concepción de los dispositivos se topan con las lógicas de effectuación de los formados (búsqueda 1) y por otra parte que al itinerario prescrito por un solo y único dispositivo, cada alternando sustituye un itinerario proprio (búsqueda 2), examinamos las formas precisas de la construcción de sí. El análisis hermenéutico del significado que se dan el alternando en contexto y que dan al contexto en el momento de conversaciones (búsqueda 3) con 59 conductores de trabajos en formación en alternancia, nos permitió encontrar cuatro tipos de autoconstrucción : maestría, apropiación, integración y autonomisación
Palabras claves : formación en alternancia, construcción de sí, itinerario, postura
n° 27 – note de synthèse :
« L’institutionnalisation de la culture scientifique et technique, un fait social français (1970 – 2010) »
Olivier Las Vergnas
Table des matières
Éditorial
Note de synthèse
Olivier Las Vergnas, L’institutionnalisation de la « culture scientifique et technique », un fait social français (1970-2010)
Articles de recherche
Florence Darnis, Elisabeth MagenDie : Formation des enseignants en alternance : vers la co-construction de concepts pragmatiques
Alain Mouchet, Pierre VerMersch, Daniel Bouthier, Méthodologie d’accès à l’expérience subjective : entretien composite et vidéo
Comptes-rendus de lecture
Leclercq Gilles, Varga Renáta (dir.) (2010). Dispositifs de formation et environnements numériques. Enjeux pédagogiques et contraintes informatiques. (Cédric Frétigné)
Paquay Léopold, Van Nieuwenhoven Catherine, Wouters Pascale (dir.) (2010). L’évaluation, levier du développement professionnel ? Tensions, dispositifs et perspectives (Solveig Oudet)
Abels-Eber Christine (coord.) (2010). Gaston Pineau : trajet d’un forgeron de la formation. Regards croisés de compagnes et compagnons de route. (Françoise Laot)
Laot Françoise F. (dir.) (2010). L’image dans l’histoire de la formation des adultes. (Brigitte Albero)
Adé David, De Saint-Georges Ingrid (2010), Les objets dans la formation : usages, rôles et significations. (Solveig Oudet)
Les dossiers de sciences de l’éducation (2010), « Regards croisés sur la professionnalisation et ses objets », n° 24. (Solveig Oudet)
Vie de la recherche
« Universités et métiers de la formation : quels enjeux, quelles spécificités ? »
Les lieux de production de la recherche en formation d’adultes
Les thèses en formation d’adultes
Auteurs dans ce numéro : Florence DARNIS, Daniel BOUTHIER, Olivier LAS VERGNAS, Elisabeth MAGENTIE, Alain MOUCHET, Pierre VERMERSCH
Éditorial
Selon Olivier Las Vergnas, de son triple point de vue d’astrophysicien, de praticien de l’éducation populaire engagé au cœur de la nouvelle galaxie d’Universcience et de chercheur en sciences de la formation des adultes, la question de la « culture scientifique et technique » et de sa propagation dans le tissu social français pose une double série de questions, qu’il développe dans le cadre de sa note de synthèse sur L’institutionnalisation de la « culture scientifique et technique », un fait social français (1970 – 2010). Tout d’abord, le champ sémantique de la notion et, partant, son import dans les discours et les pratiques sociales subit de nombreuses torsions, tout tiraillé qu’il est entre logique scientifique « pure », logique culturelle « douce », logique technique « pratique ». De ce fait, ensuite, les ambiguïtés des pratiques culturelles « scientifiques » sont elles-mêmes traversées d’énigmes irrésolues à ce jour. « Faire de la science », est-ce en somme, participer à des actions de découverte scientifique pour tous ? Est-ce faire allégeance au modèle de la réussite en sciences à l’école, par un « retour aux études » en forme de deuxième chance ? Ou bien développer, en autodidacte éclairé, des « passions ordinaires » qui peuvent, à point nommé, avoir recours à des démarches, des méthodes, une tournure d’esprit quasi-expérimentale ? Ou encore transgresser les normes usuelles du savoir « scientifique » pour développer, à partir de pratiques sociales diverses (en particulier dans des associations d’amateurs, de militants, ou encore de malades) des expertises et des innovations susceptibles de nourrir les savoirs savants institués ?
L’un des paradoxes que cette note dévoile est la cohabitation, sous l’ombrelle de la « CST » de pratiques «descendantes » ou d’injonctions répétées à l‘intensification de l’instruction scientifique (sous les menaces conjuguées de la « désaffection des sciences » et de la « pénurie d’ingénieurs »), d’une part, et d’autre part de la généralisation de pratiques scientifiques autodirigées, « ascendantes », accélérées par la diffusion quasi généralisée dans le tissu social d’Internet, de moteurs de recherche efficaces, et de sites collaboratifs de groupes d’apprenants partageant les mêmes intérêts. Compte tenu des enjeux épistémologiques, sociaux, économiques qu’elle rassemble, la question est d’importance et nous sommes heureux d’avoir permis à l’auteur de nous en livrer dans ces pages une synthèse dense et provocante.
Conformément à la vocation de la revue d’offrir un support réactif de diffusion des résultats de recherche variés, les deux articles présentés ensuite dans ce numéro proposent des réflexions inscrites dans des registres de recherche différents. Dans un premier texte intitulé Formation des enseignants en alternance : vers la co-construction de concepts pragmatiques, Florence Darnis et Elisabeth Magentie proposent une étude visant à décrire deux cas d’interactions de tutelle dans la formation par alternance des enseignants. Il s’agit d’analyser les interactions verbales entre deux enseignants (un expert et un novice) lors d’un entretien post-leçon en EPS. À partir des résultats obtenus, rapprochés de ceux d’un courant actif de travaux sur la compétence de tutorat, les auteurs concluent à la nécessité d’accorder à la formation des tuteurs une attention accrue, à travers en particulier le souci de l’analyse des activités respectives de l’accompagnant et de l’accompagné, afin de « favoriser chez les stagiaires une analyse réflexive et de s’engager à leurs côtés dans une démarche active de recherche de solutions aux problèmes rencontrés ». On rejoint alors la thématique du second article, dédié, sous la plume d’Alain Mouchet, Pierre Vermersch et Daniel Bouthier, à la présentation d’une Méthodologie d’accès à l’expérience subjective. Celle-ci annonce une approche originale, visant à «caractériser l’expérience de sujets engagés dans des situations complexes et dynamiques », en articulant les usages de l’entretien composite et de l’analyse vidéo informatique. On peut compter sur le potentiel heuristique de telles combinatoires d’approches éprouvées pour développer la connaissance des dynamiques d’apprentissage de sujets adultes durant l’action.
Depuis le rapport à la culture scientifique et technique jusqu’à l’accès à l’expérience subjective, ce numéro illustre la profondeur et la diversité des thématiques dans les sciences de la formation émergentes aujourd’hui. Nous sommes heureux d’en poursuivre avec vous la valorisation.
Philippe Carre
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Articles de recherche
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Florence Darnis, Élisabeth MAGENDIE
LACES EA 4140, faculé des sciences du sport et de l’EP, universié Bordeaux 2, IUFM-université Bordeaux 4
Formation des enseignants en alternance : vers la co-construction de concepts pragmatiques
Cette étude vise à décrire deux cas d’interactions de tutelle dans la formation par alternance des enseignants. Il s’agit d’analyser les interactions verbales entre deux enseignants : un expert et un novice lors d’un entretien post-leçon en Éducation physique et sportive (EPS). Le cadre d’analyse prend appui sur la théorie des actes de langage et de l’analyse conversationnelle pour identifier, à travers le contexte actionnel et relationnel des échanges, l’émergence de règles d’action. Nous recherchons également la forme interactionnelle la plus propice à la pratique réflexive et à la co-construction de concepts pragmatiques.
Mots clés : didactique professionnelle, tutorat, concept pragmatique, interlocution.
Teacher training in a sandwich education context: towards the co-construction of pragmatic concepts.
This study aims to describe two cases of verbal interaction as part of a teacher training program. Verbal interactions that took place between an expert and a novice Physical Education (PE) teacher at a post- lesson interview, were analyzed. The framework on which analyses were based, the Theory of Speech Acts, was used to identify the emergence of rules for action through the actional and relational context of the exchanges that occurred between the two teachers. We were also interested in identifying the form of interaction most conducive to reflective practice and a co-construction of pragmatic concepts.
Key-words : professional didactics, supervision, pragmatic concept, interlocution.
Formación de docentes en alternancia: hacia la co-construcción de conceptos pragmáticos.
Este estudio pretende describir dos casos de interacciones que se dan a través de tutorías dentro del sistema de la formación de docentes en alternancia. Se trata de analizar las interacciones verbales entre dos profesores, un experto y un novicio, durante una conversación después de una lección de Educación Física. El análisis se apoya tanto en la teoría de los actos de lenguaje como en la del análisis conversacional para identificar, teniendo en cuenta el contexto formado por las acciones y relaciones, la emergencia de reglas de acción. Buscaremos también la forma de interrelacionarse más propicia para la práctica reflexiva y para la co-construcción de conceptos pragmáticos.
Palabras claves: didáctica profesional, tutoría, concepto pragmático, interlocución.
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Alain MOUCHET, Pierre VERMERSCH, Daniel BOUTHIER
Maître de conférences, Université Paris Est Créteil, Département STAPS, laboratoire CIRCEFT-REV (EA 4384).
Chercheur CNRS, Laboratoire GREX
Professeur des Universités, IUFM d’Aquitaine Université Bordeaux, laboratoire LACES (EA 4140)
Méthodologie d’accès à l’expérience subjective : entretien composite et vidéo
Cet article a pour objectif de présenter une méthodologie originale, visant à caractériser l’expérience de sujets engagés dans des situations complexes et dynamiques. Nous étudions l’activité à la fois dans sa dimension publique et dans sa facette subjective ou privée, en articulant un entretien composite combiné à une analyse vidéo informatique. Nous considérons que la démarche utilisée préserve une certaine rigueur et pertinence. La triangulation des données constitue une source importante de validation. Notre dispositif initialement conçu pour étudier les décisions en sport, peut être réinvesti dans d’autres domaines, soit dans une perspective de recherche, soit en formation comme aide à la transformation de sa pratique, par la mise en place d’un suivi ancré sur le vécu subjectif.
Mots clés : expérience subjective, entretiens, explicitation, triangulation des données, prises de décision.
Methodology of access to subjective experience: composite interview technique and video analysis
The aim of this article is to introduce an original methodology which aims to characterize the experience of subjects involved in complex and dynamic situations. We study activity both in its public and subjective or private dimension by articulating a composite interview combined with a computerized video analysis. We believe that this approach meets stan- dards of rigor and relevance. The triangulation of the data constitutes an important source of validation. Our study, initially designed to examine decision-making in sport, can be applied in other fields either for research purposes or as part of a training program to help trainees transform their practice via reflective analysis of their subjective experience.
Key-words : subjective experience, interviews, explicitation, data triangulation, decision-making.
Metodología acceso a la experiencia subjetiva : compuesto entrevista y video
Este artículo tiene como objetivo presentar una nueva metodología para caracterizar la experiencia de las personas que participan en situaciones complejas y dinámicas. Consideramos la actividad tanto en su dimensión pùblica como en su aspecto subjetivo o privado, utilizando una entrevista compuesta y un anàlisis de video. Pensamos que la metodología empleada asegura el rigor y la relevancia de los resultados. La triangulación de los datos es una importante fuente de validación. Nuestro dispositivo inicialmente diseñado para estudiar los procesos de toma de decisiones en el deporte, puede ser generalizado en otras áreas, ya sea en una perspectiva de investigación, o como una ayuda para la transformación de la práctica profesional, mediante la creación de un sistema de seguimiento basado en la experiencia subjetiva.
Palabras claves : experiencia subjetiva, entrevistas, explicitación, triangulación de datos, decisiones.